Saviez-vous que moins de 2 % des financements mondiaux en capital-risque vont aux femmes ? Pourtant, des entrepreneures africaines changent la donne. Elles créent des solutions locales dans des secteurs clés comme la fintech, l’agriculture et l’éducation, tout en générant des impacts économiques et sociaux durables. Voici un aperçu :
- Fatoumata Ba (Janngo Capital) : Investit dans des entreprises dirigées par des femmes et a soutenu plus de 114 000 PME.
- Amina (Fintech au Nigeria) : Facilite l’accès au crédit pour les femmes non bancarisées, comblant un déficit de financement de 42 milliards de dollars.
- Fatou (IA agricole au Sénégal) : Utilise l’intelligence artificielle pour augmenter les rendements agricoles de 30 % en moyenne.
- Aïssata LY (Mode et tech au Mali) : Connecte les artisans locaux aux marchés mondiaux grâce à des plateformes numériques.
Les défis restent nombreux : accès limité aux financements, manque de mentorat, et responsabilités familiales. Mais des programmes dédiés et des réseaux de soutien émergent pour accompagner ces entrepreneures.
Pourquoi c’est important ?
Ces femmes ne se contentent pas d’innover, elles redéfinissent les rôles dans des secteurs dominés par les hommes tout en stimulant l’économie locale. Leur succès montre qu’investir dans les femmes, c’est investir dans l’avenir de l’Afrique.
«Les femmes entrepreneurs n’ont pas besoin d’être accompagné, mais financé ».
Portraits d’entrepreneures africaines de premier plan
Quatre femmes visionnaires incarnent l’énergie créative qui propulse le secteur technologique en Afrique. À travers leurs initiatives, elles transforment des défis locaux en opportunités d’envergure continentale, redéfinissant ainsi les contours de l’innovation africaine.
Fatoumata Ba : Allier fintech et impact social
Fatoumata Ba, fondatrice de Janngo Capital, s’engage à promouvoir une technologie au service du bien commun en Afrique. Elle utilise l’investissement comme un outil pour réduire les inégalités structurelles, notamment celles qui freinent les entrepreneures féminines sur le continent.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que moins de 2 % des financements mondiaux de capital-risque parviennent aux femmes, et que l’Afrique ne capte que 0,7 % à 1 % des investissements globaux, 56 % des entreprises soutenues par Janngo Capital sont dirigées par des femmes.
« In Africa, the case for investing in women is not only a matter of equity – it’s a matter of economic necessity and opportunity. » – Fatoumata Ba
En 2023, Janngo Capital a marqué un tournant avec la vente d’Expensya, une fintech tunisienne, acquise par Medius pour environ 100 millions de dollars. Parallèlement, Janngo Academy a accompagné plus de 114 674 PME et formé près de 5 987 jeunes entrepreneurs. Avec des investissements allant de 50 000 € à 5 millions d’euros, Fatoumata cible des secteurs clés comme la santé, l’éducation, la logistique, l’agriculture et les services financiers.
Amina : Faire évoluer la fintech au Nigeria
Amina s’impose dans l’écosystème fintech nigérian grâce à des solutions conçues pour répondre aux besoins des populations non bancarisées, en particulier les femmes entrepreneures, qui représentent 27 % de l’activité entrepreneuriale en Afrique.
En facilitant l’accès au crédit et aux services bancaires pour les petites entreprises, elle contribue à réduire un déficit de financement estimé à 42 milliards de dollars pour les entrepreneures africaines. En intégrant les habitudes de paiement locales et en reliant l’économie informelle à l’économie formelle, Amina démontre comment la technologie peut transformer des obstacles en opportunités concrètes.
Fatou : L’IA au service de l’agriculture au Sénégal
Fatou bouleverse le secteur agricole sénégalais en exploitant l’intelligence artificielle pour améliorer la productivité. Une étude de juin 2025 révèle que les services numériques agricoles augmentent les rendements du maïs de 29,9 points de pourcentage, ceux du sésame de 28,9 points et ceux de l’arachide de 34,9 points.
Grâce à des outils combinant données satellitaires, analyses prédictives et conseils personnalisés, Fatou aide les agriculteurs à optimiser leurs pratiques. Des informations sur les conditions météorologiques, la santé des sols et les opportunités de marché permettent non seulement des récoltes plus abondantes, mais aussi une modernisation du secteur agricole, essentiel pour l’économie sénégalaise.
Aïssata LY : Fusionner mode et technologie au Mali
Aïssata LY associe tradition et innovation en développant des solutions technologiques pour soutenir l’artisanat malien. Ses plateformes numériques connectent les artisans locaux aux marchés internationaux grâce à des outils de gestion, de marketing digital et de logistique.
Elle va plus loin en créant des applications mobiles destinées à préserver et transmettre les techniques artisanales traditionnelles. Son initiative valorise le patrimoine malien tout en ouvrant de nouvelles perspectives économiques pour les créateurs de mode à l’échelle mondiale.
Ces exemples montrent comment des entrepreneures africaines transforment leurs secteurs respectifs en proposant des solutions qui répondent aux besoins locaux tout en ayant un impact sur l’ensemble du continent.
Secteurs clés où les femmes entrepreneures dominent
Les femmes entrepreneures en Afrique jouent un rôle central dans des secteurs stratégiques, où elles apportent des solutions qui répondent aux besoins essentiels tout en boostant l’économie locale. Leurs initiatives ne se contentent pas d’innover, elles transforment aussi des défis en opportunités.
Fintech : Améliorer l’accès aux services financiers
Le secteur de la fintech est un terrain où les femmes entrepreneures se démarquent particulièrement. Elles élaborent des solutions qui intègrent l’économie informelle à l’économie formelle, un enjeu crucial dans un contexte où les femmes représentent 26 % des entrepreneurs africains mais accèdent à moins de 3 % des financements en capital-risque.
Par exemple, des initiatives comme le Tech FoundHER Africa Challenge 2025 mettent en avant des domaines tels que les services financiers, la fintech ou encore la regtech. Les entrepreneures de ce secteur conçoivent des produits adaptés aux réalités locales, facilitant l’accès au crédit pour les populations non bancarisées. Une telle approche contribue à réduire un déficit de financement estimé à 42 milliards de dollars pour les entrepreneures africaines.
Edtech : Rendre l’éducation plus accessible
L’edtech est un autre domaine où les femmes entrepreneures excellent. Le Tech FoundHER Africa Challenge 2025 classe ce secteur parmi ses priorités dans la catégorie "Santé, sciences de la vie et impact social". Les solutions développées par ces entrepreneures prennent en compte les réalités locales, comme l’intégration de contenus adaptés et l’utilisation de formats compatibles avec les infrastructures disponibles. Ces initiatives ouvrent l’accès à une éducation de qualité, même dans les zones rurales, tout en soutenant la transformation numérique et en stimulant l’entrepreneuriat local.
Parallèlement, ces innovations éducatives s’inscrivent dans une dynamique plus large, touchant à des secteurs comme la santé, l’agriculture ou encore l’environnement. Ce croisement entre éducation et technologie permet d’aborder des problématiques complexes de manière innovante.
Health Tech et agriculture : Répondre aux grands défis
Dans le domaine de la santé, les femmes entrepreneures développent des plateformes numériques qui révolutionnent la gestion des maladies chroniques. Prenons Dr. Noha Khater et Dr. Rania Kadry, co-fondatrices d’Almouneer en Égypte. Depuis 2017, cette plateforme spécialisée dans la gestion du diabète et de l’obésité a servi plus de 120 000 patients et levé 3,6 millions de dollars.
De leur côté, Dr. Rasha Rady et Doaa Aref ont lancé Chefaa, une plateforme utilisant l’intelligence artificielle pour simplifier l’achat de médicaments. Avec plus d’un million d’utilisateurs actifs, Chefaa a levé 5,25 millions de dollars en 2023. Dans le domaine de la santé reproductive, Nour Emam a fondé MotherBeing/Daleela, une plateforme femtech qui propose des services éducatifs et de santé numérique. En 2025, elle avait déjà touché des millions d’utilisatrices et levé 200 000 dollars en pré-amorçage grâce au programme Madica.
En agriculture, l’innovation féminine ne manque pas d’exemples. Dr. Salma Bougarrani, co-fondatrice de Green WaTech au Maroc, a mis au point des solutions écologiques pour le traitement des eaux usées, particulièrement utiles dans les zones rurales. Depuis sa création en 2018, l’entreprise a traité plus de 200 millions de litres d’eau. Ce type d’initiative est d’ailleurs reconnu par le Tech FoundHER Africa Challenge 2025, qui classe l’agritech dans la catégorie "Climat, environnement et durabilité".
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Défis rencontrés et soutien disponible
Après avoir mis en lumière des exemples de réussites, il est essentiel de s’intéresser aux obstacles que rencontrent les femmes entrepreneures. Bien que leurs accomplissements soient impressionnants, elles se heurtent encore à des barrières structurelles qui freinent leur progression. Heureusement, des initiatives concrètes et des réseaux spécialisés émergent pour répondre à ces problématiques.
Défis courants pour les femmes dans la tech
Les femmes dans le secteur technologique doivent composer avec plusieurs obstacles majeurs : l’accès limité au financement, le manque de mentorat ciblé, et les inégalités dans les opportunités professionnelles. Ces défis sont souvent exacerbés par des responsabilités familiales qui compliquent la gestion quotidienne de projets entrepreneuriaux. De plus, les réseaux professionnels dominés par les hommes peuvent restreindre l’accès à des conseils stratégiques et à des investisseurs clés, rendant difficile leur intégration dans des écosystèmes technologiques bien établis.
Ces contraintes ne se limitent pas aux seules réalités professionnelles : elles touchent également à la charge mentale et à l’équilibre entre vie privée et carrière. Cela peut représenter un frein non négligeable pour des entrepreneures évoluant dans un environnement aussi exigeant que celui de la tech. Cependant, des initiatives ciblées ont vu le jour pour pallier ces difficultés et créer un terrain plus équitable.
Programmes de soutien aux femmes entrepreneures
Pour répondre à ces défis, plusieurs programmes combinent financement, mentorat, formations spécialisées et développement de réseaux. Ces initiatives ne se contentent pas de fournir des ressources financières : elles visent également à accompagner les entrepreneures dans des secteurs clés comme la fintech, la santé ou encore l’impact social. Certains programmes proposent même des solutions spécifiques pour aider à concilier vie professionnelle et vie personnelle.
En parallèle, des communautés et des réseaux dédiés jouent un rôle crucial. Ils offrent un espace où les femmes peuvent échanger, partager leurs expériences et développer leurs compétences. Ces plateformes contribuent à briser l’isolement souvent ressenti dans l’entrepreneuriat, tout en renforçant leur confiance et leur expertise. Ces efforts collectifs marquent un changement important dans l’écosystème entrepreneurial africain, ouvrant de nouvelles perspectives pour les femmes dans la tech.
Stratégies de réussite des femmes fondatrices
Après avoir analysé les défis et les soutiens disponibles, il est tout aussi important de se pencher sur les approches efficaces qui mènent à la réussite. Les expériences de ces entrepreneures montrent clairement comment des réseaux bien établis peuvent accélérer la croissance des startups technologiques en Afrique.
Tisser des réseaux locaux et internationaux
La combinaison de relations locales et internationales joue un rôle central dans le succès entrepreneurial. En s’impliquant dans des événements sectoriels et des conférences axées sur la technologie, les fondatrices peuvent nouer des liens précieux avec des investisseurs, des mentors et des partenaires stratégiques. Les connexions internationales permettent d’accéder à de nouvelles opportunités économiques et à des avancées technologiques, tandis que les réseaux locaux offrent une compréhension approfondie des besoins du marché et facilitent l’intégration des solutions proposées. Ces deux dimensions, combinées, renforcent la capacité des entrepreneures à naviguer dans un environnement concurrentiel.
Conclusion : L’avenir des femmes dans la tech africaine
Synthèse des points clés
Les exemples présentés mettent en lumière une évolution notable dans le paysage technologique africain. Des figures comme Fatoumata Ba, Amina, Fatou, Léonie et Aïssata LY incarnent cette transformation, en repoussant les frontières dans des domaines tels que la fintech, l’intelligence artificielle, l’apprentissage en ligne et l’alliance entre mode et technologie.
Ces entrepreneures ont en commun une compréhension profonde des réalités locales et la capacité à concevoir des solutions technologiques adaptées. Leur parcours est marqué par une détermination à surmonter les obstacles liés au financement, aux normes culturelles et aux infrastructures limitées. En plus de créer des emplois, elles inspirent une nouvelle génération de talents en Afrique.
L’impact de leurs initiatives dépasse leurs secteurs respectifs. Elles participent à la dynamisation de l’économie locale, à la formation de compétences techniques et à l’éveil de l’intérêt des investisseurs internationaux pour les opportunités sur le continent.
Ces constats soulignent l’importance d’actions ciblées pour renforcer et pérenniser cet élan.
Prochaines étapes : soutenir davantage de femmes dans la tech
Pour maximiser ces réussites, plusieurs mesures peuvent être envisagées :
- Investisseurs : Identifiez et soutenez les entreprises dirigées par des femmes, souvent sous-estimées mais offrant un fort potentiel de croissance.
- Institutions éducatives : Favorisez l’accès des femmes aux filières STEM grâce à des initiatives telles que le mentorat, les bourses d’études et les partenariats locaux. Cela permettra de constituer un vivier constant de talents féminins pour alimenter l’écosystème technologique.
- Gouvernements : Simplifiez les démarches de création d’entreprise et renforcez les infrastructures numériques. La mise en place de zones économiques spéciales axées sur la technologie pourrait également attirer des investissements et stimuler les échanges commerciaux.
La communauté technologique doit jouer un rôle essentiel en encourageant une plus grande inclusion. Les événements professionnels, conférences et programmes d’accélération doivent activement promouvoir la participation des femmes. Par ailleurs, les mentors expérimentés, qu’ils soient hommes ou femmes, doivent s’engager à accompagner les entrepreneures dans leur développement.
L’enjeu va bien au-delà de l’équité de genre. Il s’agit de mobiliser l’ensemble des talents du continent pour libérer son potentiel d’innovation. Les femmes apportent une perspective précieuse, une compréhension fine des besoins locaux et une approche souvent collaborative de l’entrepreneuriat. Leur montée en puissance dans la tech africaine marque le début d’une transformation qui pourrait redéfinir l’économie du continent.
FAQs
Quels défis majeurs rencontrent les femmes entrepreneures dans la tech en Afrique et comment peuvent-elles les relever ?
Les femmes entrepreneures africaines dans le domaine de la tech font face à de nombreux obstacles. Parmi eux, on trouve un accès limité aux financements, des inégalités numériques persistantes, des contraintes juridiques ou sociales, ainsi qu’une faible présence dans les réseaux professionnels influents. Ces défis freinent souvent leur capacité à innover et à développer leurs projets.
Pour surmonter ces obstacles, plusieurs pistes d’action méritent d’être mises en avant. Par exemple, mettre en place des programmes de mentorat spécialement conçus pour répondre à leurs besoins, faciliter l’accès à des financements ciblés pour les femmes, et renforcer les réseaux de soutien qui favorisent leur visibilité et leur inclusion dans l’écosystème technologique. Ces initiatives ne se contentent pas de lever les barrières actuelles : elles encouragent également une nouvelle génération d’entrepreneures africaines à se lancer et à prospérer.
Comment les femmes entrepreneures africaines dans la tech transforment-elles l’économie locale et créent-elles des opportunités d’emploi ?
Les femmes entrepreneures en Afrique jouent un rôle essentiel dans la transformation des économies locales. En lançant des startups dans des secteurs tels que la fintech, l’agritech ou encore l’e-commerce, elles participent activement à la création d’emplois tout en répondant à des besoins spécifiques des communautés locales. Ces initiatives ne se contentent pas d’apporter des solutions pratiques : elles dynamisent également la croissance économique de la région.
Aujourd’hui, environ 24 % des projets entrepreneuriaux sur le continent sont menés par des femmes. Mais leur influence ne s’arrête pas à l’économie. Elles contribuent aussi à renforcer l’inclusion sociale et la stabilité des communautés. En montrant l’exemple, ces entrepreneures ouvrent la voie à une nouvelle génération, notamment dans le domaine de la tech, aidant ainsi à construire un écosystème plus varié et dynamique.
Quels sont les principaux programmes ou réseaux qui soutiennent les femmes entrepreneures dans la tech en Afrique ?
Plusieurs initiatives soutiennent les femmes entrepreneures dans le domaine technologique en Afrique. Prenons par exemple Women Entrepreneurs for Africa (WE4A), un programme financé par l’Union européenne. Celui-ci propose des subventions de 10 000 € ainsi qu’un accompagnement technique sur une période de trois mois, offrant ainsi un coup de pouce concret pour faire avancer des projets prometteurs.
Autre initiative notable, African Women in Tech & AI, mise en place avec le soutien de l’UNESCO. Ce programme accompagne les femmes dans le développement de leurs compétences et les aide à transformer leurs idées en projets concrets et novateurs.
Enfin, le programme Tech African Women (TAW), piloté par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), se concentre sur le développement des startups dirigées par des femmes à travers le continent. En combinant soutien financier, ressources techniques et opportunités de mentorat, ces initiatives jouent un rôle clé dans le développement de l’entrepreneuriat féminin et l’essor de l’innovation en Afrique.
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