L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pourrait ne pas atteindre son objectif de recettes fiscales de 20 % du PIB avant 2048, voire 2061, si les tendances actuelles se poursuivent, selon un rapport du Fonds monétaire international datant de mai 2025.
Malgré deux décennies de réformes, le ratio moyen impôts/PIB dans l’ensemble de l’Union stagne à 14 %, bien en deçà du seuil fixé par le pacte de convergence, aujourd’hui suspendu.
Introduction
Entre 2001 et 2023, les recettes fiscales de la région sont passées de 10 % à 14 % du PIB. Toutefois, le FMI considère que cette croissance est modeste compte tenu des efforts de réforme importants qui ont été déployés.
L’UEMOA reste à la traîne des autres pays d’Afrique subsaharienne et des pays à faible revenu en ce qui concerne la performance fiscale moyenne. Si les impôts indirects, notamment la TVA, ont gagné en importance relative, leur efficacité varie fortement d’un État membre à l’autre.
En 2023, le Sénégal atteindra un ratio impôts/PIB de 18 %, tandis que la Guinée-Bissau se maintiendra à 9 %. Selon le FMI, des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Burkina Faso et le Mali disposent d’un important potentiel de recettes inexploité.
Au Bénin, par exemple, le FMI estime que l’écart entre les recettes réelles et les recettes potentielles dépasse six points de pourcentage du PIB.
Cette sous-performance est largement due à une informalité bien ancrée, qui représente souvent plus de 80 % de l’économie, ainsi qu’à des exonérations fiscales non contrôlées et à des systèmes de collecte obsolètes. L’efficacité de la TVA, en particulier, varie considérablement, avec de bons résultats au Togo et de mauvais résultats en Guinée-Bissau.
En réponse, l’UEMOA a adopté un nouveau plan d’action pour la mobilisation des ressources intérieures en 2024. Ce plan prévoit que chaque État membre élabore une stratégie de recettes à moyen terme (SRMT) d’ici à la fin de 2025. À ce jour, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont achevé leur stratégie.
Le plan se concentre également sur l’amélioration de l’enregistrement foncier pour soutenir la collecte de l’impôt foncier, la révision des cadres fiscaux légaux et l’amélioration de la fiscalité des PME. La mise en œuvre reste toutefois inégale.
Conclusion
Les impôts représentent plus de 80 % des recettes autres que les subventions dans les pays de l’UEMOA. Le FMI met en garde contre le fait qu’une mobilisation fiscale toujours insuffisante affaiblit la capacité des États à financer le développement, accroît la dépendance à l’égard des marchés régionaux de la dette, qui sont coûteux, et réduit la résistance aux chocs extérieurs.


