Eya Rziga
AFRIQUE – Alors que l’intelligence artificielle (IA) continue de transformer les industries à l’échelle mondiale, l’Afrique est confrontée à un ensemble unique de défis et d’opportunités concernant l’avenir du travail.
Si l’IA a le potentiel de stimuler la productivité, de créer des millions de nouveaux emplois numériques et de résoudre des problèmes locaux complexes, elle soulève également des inquiétudes quant à son impact sur les salaires, les conditions de travail et les inégalités existantes.
L’IA comme moteur de productivité et d’innovation
L’IA pourrait ajouter des billions de dollars à l’économie africaine d’ici 2030. Son potentiel réside dans :
- L’automatisation des tâches répétitives : Libérer les travailleurs pour des tâches à plus forte valeur ajoutée.
- La création de nouveaux rôles : Développeurs d’IA, data scientists, éthiciens de l’IA et techniciens de maintenance d’infrastructures numériques.
- L’amélioration des services : Diagnostics de santé plus rapides, agriculture de précision et services financiers personnalisés.
Les défis : Salaires, conditions de travail et inégalités
L’impact de l’IA sur l’emploi n’est pas uniformément positif et doit être géré de manière proactive :
- Pression sur les salaires : L’automatisation pourrait potentiellement exercer une pression à la baisse sur les salaires des emplois peu qualifiés qui peuvent être facilement automatisés.
- Conditions de travail changeantes : La « gig economy » et le travail à distance, souvent facilités par la technologie, peuvent créer des conditions de travail précaires si elles ne sont pas réglementées.
- Aggravation des inégalités : Sans investissements massifs dans l’éducation et les infrastructures, l’écart entre ceux qui ont accès aux compétences numériques et ceux qui n’y ont pas accès risque de se creuser, exacerbant les inégalités sociales et économiques.
Un impératif d’action concertée
Pour naviguer avec succès dans cette transition, les gouvernements, le secteur privé et les partenaires sociaux doivent collaborer :
- Investir dans la formation et le recyclage : La Banque Mondiale et d’autres institutions de développement insistent sur la nécessité de programmes de formation professionnelle ciblés pour doter la main-d’œuvre africaine des compétences nécessaires à l’ère de l’IA.
- Établir des cadres réglementaires : Des cadres juridiques clairs doivent être mis en place pour garantir des salaires équitables, des conditions de travail sûres et la protection des données dans le contexte des technologies émergentes.
- Promouvoir une IA éthique et inclusive : S’assurer que le développement de l’IA s’aligne sur les valeurs africaines d’équité et d’inclusion.
Repenser l’impact de l’IA sur le travail en Afrique est essentiel pour s’assurer que cette révolution technologique soit un levier de prospérité partagée pour tous les citoyens du continent.
