Le Conseil des chefs d’État de Smart Africa a officiellement validé le Plan directeur pour la santé numérique de Smart Africa, un cadre complet conçu pour mettre en place des systèmes de santé numériques interopérables et centrés sur les personnes, et évoluer vers un marché unique de la santé numérique pour l’Afrique.
Le plan directeur propose une approche fondée sur des normes permettant aux pays de mettre en œuvre des solutions qui garantissent la sécurité des échanges d’informations de santé, améliorent les performances des systèmes et favorisent l’innovation.
Il établit des bases claires en matière de gouvernance, de politiques, de normes, de développement de la main-d’œuvre et d’infrastructures, tout en favorisant les progrès grâce à des plateformes technologiques et à un financement durable.
Les statistiques sanitaires africaines soulignent l’urgence de cette décision : l’espérance de vie dans la région n’est que de 64 ans en moyenne, contre 72 ans à l’échelle mondiale.
La mortalité infantile s’élève à 47 décès pour 1 000 naissances, soit près du double de la moyenne mondiale. Les dépenses de santé par habitant en Afrique subsaharienne ne sont que de 79 dollars, bien en dessous de la moyenne mondiale de 1 015 dollars.Derrière ces chiffres se cache une réalité critique : les systèmes de santé africains ne sont pas intégrés. Lorsqu’une jeune fille de 15 ans atteinte de diabète s’effondre à l’école, la clinique locale située à quelques minutes seulement ne peut pas accéder à son dossier médical. Les professionnels de santé sont alors contraints de deviner le traitement à lui administrer ou de retarder les soins. Des vies sont perdues non pas par manque d’expertise, mais par manque de connexion.
Il s’agit d’une opportunité historique. D’ici 2030, le nombre de connexions SIM en Afrique devrait atteindre 1,36 milliard, couvrant 99 % de la population. La pénétration des smartphones devrait passer de 51 % à 88 %. Pour la première fois, presque tous les Africains auront accès au numérique, ce qui offre une occasion unique de transformer la prestation des soins de santé à travers le continent.
Lacina Koné, directeur général et PDG de Smart Africa, a déclaré : « C’est un moment décisif pour la santé numérique en Afrique. Lorsque notre conseil des chefs d’État approuvera le plan directeur, il ne se contentera pas d’adopter un cadre, mais affirmera que l’avenir des soins de santé en Afrique est numérique, connecté et conçu par des Africains pour des Africains. »
La prochaine étape consiste à mettre en place une gouvernance pour le Smart Africa Digital Health Leadership Network, qui mettra en œuvre le marché unique de la santé numérique pour l’Afrique, également connu sous le nom d’Africa Health Data Space. Cette initiative permettra de garantir qu’aucun Africain ne perde la vie parce que ses informations médicales n’ont pas pu être transférées.


