Sand to Green, une start-up marocaine spécialisée dans l’agrotechnologie et dont l’objectif est de transformer les terres dégradées en terres agricoles fertiles, a obtenu une subvention de 50 000 dollars lors du DeepTech Summit 2025.
Ce financement soutiendra les plans d’expansion de l’entreprise en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe du Sud.
Introduction
Le prix, décerné dans la catégorie Économie verte, a été attribué lors du sommet qui s’est tenu les 8 et 9 mai à l’Université polytechnique Mohammed VI (UM6P) à Benguerir, au Maroc.
Cette subvention souligne l’intérêt croissant des investisseurs pour le secteur des technologies agricoles en tant que service (AaaS) dans toute l’Afrique. D’autres entreprises de ce secteur, comme la société sud-africaine Aerobotics, ont également attiré l’attention, en levant un total combiné de 26,8 millions de dollars de financement.
Ce regain d’intérêt pour Sand to Green coïncide avec les investissements en cours du gouvernement marocain et de la Banque mondiale dans le cadre d’initiatives telles que le programme Maroc Digital and Climate Smart Agriculture.
La technologie devenant un moteur essentiel de l’agriculture évolutive, les investisseurs soutiennent de plus en plus les startups capables de s’approprier une part du marché agricole marocain de 12,39 milliards de dollars tout en faisant progresser les solutions technologiques innovantes.
Le modèle innovant de Sand to Green combine l’analyse des terres par satellite, le dessalement à l’énergie solaire et l’agroforesterie régénérative pour convertir les paysages arides en terres agricoles fertiles et durables.
L’entreprise affirme que la subvention qu’elle a reçue accélérera ses efforts d’expansion et renforcera sa présence dans les régions particulièrement vulnérables à la désertification et à l’insécurité alimentaire induite par le climat.
« Cette reconnaissance internationale marque un moment charnière pour nous », a déclaré Benjamin Rombaut, PDG et cofondateur de Sand to Green. « Elle valide l’idée que la Deep Tech peut être un outil de transformation pour la restauration des écosystèmes, la lutte contre la désertification et la création d’opportunités économiques durables en partenariat avec les communautés locales. »
Créée en 2021 par Rombaut, Gautier de Carcouët et Wissal Ben Moussa, Sand to Green a obtenu un million de dollars de fonds d’amorçage de la part d’investisseurs tels que Katapult (Norvège) et le Catalyst Fund.
L’entreprise opère au carrefour de deux défis mondiaux urgents : la résilience climatique et la sécurité alimentaire. Selon les Nations unies, plus de 40 % des terres de la planète sont déjà dégradées, ce qui affecte la moitié de la population mondiale et entraîne des pertes économiques de l’ordre de 6 000 milliards de dollars par an.
En Afrique, la désertification entraîne la perte d’environ 3 millions d’hectares de forêts et de terres arables chaque année. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), cette dégradation entraîne une réduction annuelle du PIB du continent estimée à 3 % en raison de la perte de sols et de nutriments, obligeant les pays africains à dépenser plus de 35 milliards de dollars en importations de denrées alimentaires.
Sand to Green combine l’intelligence environnementale – comme la composition du sol, les tendances climatiques et la topographie du terrain – avec les connaissances agricoles locales pour créer des systèmes agroécologiques sur mesure.
Chaque projet est conçu en collaboration avec les communautés rurales, les agriculteurs et les institutions locales, une approche collaborative que l’entreprise considère comme la clé de la durabilité à long terme et d’un engagement communautaire fort.
L’entreprise génère des revenus en concevant et en gérant des exploitations agricoles durables qui produisent des cultures à forte valeur ajoutée, notamment des noix, des céréales et des herbes.
Les autres sources de revenus comprennent les services de conseil, l’aménagement des terres et la création de crédits de carbone, qui sont vendus aux entreprises désireuses de compenser leurs émissions de carbone.
Basée au Maroc, Sand to Green est actuellement active dans le pays et prévoit une expansion dans la région de Tan-Tan. La startup agro-technologique est soutenue par NextAfrica, un accélérateur panafricain dirigé par l’UM6P et STATION F, basé à Paris, qui offre des conseils stratégiques, du mentorat et des relations avec les investisseurs aux startups émergentes.
Conclusion
En associant des pratiques ancestrales de gestion des terres à des technologies de pointe dans le domaine des satellites et de l’eau, Sand to Green construit un modèle évolutif, à la fois économique et écologique, qui, espère-t-elle, contribuera à relever l’un des défis environnementaux les plus urgents de la planète.


