Disruptech Ventures, l’un des fonds de capital-risque axés sur la fintech les plus actifs d’Égypte, se prépare à accélérer son impact en 2025 et 2026.
Le fonds double son soutien au portefeuille, ses nouveaux investissements et met davantage l’accent sur l’intelligence artificielle (IA), parallèlement à des collaborations intersectorielles qui favorisent l’innovation évolutive.
Introduction
Fondé en 2020 par Mohamed Okasha, ancien directeur général du géant égyptien des paiements numériques Fawry, Disruptech a investi dans 21 startups en phase de démarrage, gérant un fonds de 36 millions de dollars.
Okasha révèle qu’environ deux tiers du capital sont déjà déployés, et que des investissements continus sont prévus jusqu’en 2026. Les sorties stratégiques devraient commencer en 2027, lorsque les entreprises du portefeuille atteindront les étapes clés de leur croissance.
« L’Égypte n’est pas seulement un grand marché, c’est aussi un profond réservoir de talents », note M. Okasha. « Nous voyons des entrepreneurs égyptiens créer des startups compétitives au niveau régional qui proposent également des solutions innovantes au niveau mondial. Notre stratégie reste ancrée dans le soutien aux talents locaux, en Égypte et dans la diaspora. »
Soutien institutionnel et effet de levier
Les bailleurs de fonds du fonds comprennent des institutions mondiales de financement du développement telles que Proparco et la SFI, qui ont chacune contribué à hauteur de 5 millions de dollars.
L’agence égyptienne de développement des micro, petites et moyennes entreprises (MSMEDA) a également investi 4 millions de dollars dès le début, catalysant plus de 400 millions de dollars de financement de suivi pour les entreprises soutenues par Disruptech.
Cette combinaison de capitaux publics et privés est le reflet d’un écosystème en pleine maturation, où les entreprises de capital-risque en phase de démarrage parviennent à réduire les risques et à s’étendre.
Les investissements de Disruptech vont de 250 000 à 1,25 million de dollars, avec une moyenne de 1,2 million de dollars par entreprise. Collectivement, son portefeuille a généré plus de 450 millions de dollars de revenus et créé plus de 50 000 emplois sur 12 marchés – une empreinte impressionnante pour un fonds relativement jeune.
Des racines de la Fintech à l’innovation pilotée par l’IA
Si la fintech reste son principal centre d’intérêt, Disruptech a élargi sa définition pour inclure les secteurs adjacents et l’infrastructure numérique. Okasha classe les investissements de son portefeuille selon quatre piliers :
- Infrastructure financière : Des entreprises comme BanknBox et Connect Money développent des rails dorsaux essentiels qui alimentent la révolution de la finance numérique en Égypte.
- Services financiers : Des startups telles que MNT-Halan, Khazna, Lucky, MalBazaar et Bokra proposent des crédits à la consommation, des assurances et des produits d’investissement conformes à la charia ciblant les populations sous-bancarisées.
- Secteurs stratégiques : Les entreprises aux intersections de la fintech, notamment Mozare3 (agritech), i’SUPPLY (healthtech) et Sprints (edtech), mettent en évidence l’innovation intersectorielle.
- Technologies émergentes : Des startups spécialisées dans l’IA comme WideBot, un constructeur arabe de chatbots, et des innovateurs de blockchain comme Hamilton illustrent l’approche prospective du fonds.
« L’intelligence artificielle sera un thème central pour nous à l’avenir », souligne Okasha. « Sa capacité à stimuler l’efficacité opérationnelle, à mettre à l’échelle les solutions et à élargir la participation économique s’aligne parfaitement sur notre mission à long terme. »
Construire un écosystème d’innovation intégré
Au-delà du déploiement de capitaux, Disruptech se positionne comme un facilitateur d’écosystème. L’associé Yahya Abu Al-Wafa souligne les synergies émergentes entre les entreprises du portefeuille comme des marqueurs de maturité. Par exemple :
- Bokra s’est associé à i’SUPPLY pour créer un modèle de financement basé sur les revenus pour les pharmacies.
Connect Money s’est associé à l’agritech Mozare3 pour lancer une « carte d’agriculteur », offrant des paiements numériques et des crédits aux travailleurs agricoles ruraux.