La fusion entre MaxAB (Égypte et Maroc) et Wasoko (Kenya, Tanzanie, Rwanda) en août 2024 a créé la plus grande plateforme B2B en Afrique. Ensemble, elles desservent 450 000 détaillants et touchent 65 millions de consommateurs, redéfinissant les chaînes d’approvisionnement dans un secteur informel évalué à 600 milliards USD. Cette alliance combine expertise logistique, services financiers et e-commerce pour simplifier l’accès des petits commerçants aux produits et au financement.
Points clés :
- Objectif : Réduire les coûts, améliorer l’efficacité et transformer le commerce informel.
- Avantages pour les détaillants : Livraison en 24-48h, crédit marchand, outils digitaux.
- Défis : Enquête du COMESA sur la concurrence, infrastructures limitées, gestion transfrontalière.
- Expansion : Acquisition de Fatura en 2025 pour renforcer les services en Égypte.
Cette fusion marque une étape majeure pour le retail B2B en Afrique, mais soulève des enjeux réglementaires et logistiques.
Profils des entreprises : MaxAB et Wasoko

MaxAB : pionnier du e-commerce B2B en Afrique du Nord
MaxAB s’est imposé comme un acteur clé du commerce électronique B2B en Égypte et au Maroc. Grâce à son application mobile, l’entreprise transforme les pratiques des détaillants traditionnels en simplifiant leur chaîne d’approvisionnement. Les commerçants peuvent ainsi commander des produits avec des délais de livraison rapides, entre 24 et 48 heures.
Mais MaxAB ne se limite pas à une plateforme d’e-commerce. L’entreprise propose également des services financiers intégrés, notamment des solutions de crédit adaptées. Ces offres permettent aux détaillants de mieux gérer leur trésorerie, répondant ainsi aux principaux défis du secteur informel : un accès limité aux financements et aux stocks.
En 2022, MaxAB a réussi à lever 40 millions de dollars US lors d’un tour de financement pré-série B, ce qui reflète la confiance des investisseurs dans son modèle économique.
Wasoko : expert en logistique en Afrique de l’Est
En parallèle, Wasoko, anciennement connu sous le nom de Sokowatch, s’est spécialisé dans l’optimisation logistique B2B. Avant la fusion, l’entreprise était active dans six pays : Kenya, Tanzanie, Rwanda, Ouganda, République démocratique du Congo et Zambie.
Ce qui distingue Wasoko, c’est son réseau de distribution efficace, qui connecte directement les fournisseurs aux petits détaillants. Résultat : des délais de livraison considérablement réduits à 24 heures. En s’appuyant sur une plateforme digitale intégrant des algorithmes avancés, Wasoko optimise les processus d’approvisionnement tout en abaissant les coûts opérationnels.
L’entreprise a également développé des solutions financières sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques des détaillants est-africains. En 2022, elle a levé 125 millions de dollars US lors d’un tour de financement en série B, confirmant sa position de leader dans la région.
Pourquoi MaxAB et Wasoko ont uni leurs forces
La fusion entre MaxAB et Wasoko repose sur la complémentarité de leurs modèles. En unissant leurs expertises, les deux entreprises peuvent partager les coûts fixes et investir ensemble dans des technologies avancées pour surmonter les défis du secteur B2B. Cette démarche favorise une économie d’échelle, réduisant les coûts par client grâce à une base élargie. De plus, dans un contexte économique difficile en 2023, cette consolidation s’imposait comme une solution stratégique.
L’expansion géographique est un autre atout majeur : MaxAB apporte sa maîtrise du marché nord-africain, tandis que Wasoko excelle dans l’Afrique de l’Est. Ensemble, ils créent une plateforme véritablement panafricaine. Leur intégration technologique vise également à développer une solution globale allant au-delà du simple e-commerce, notamment dans les domaines des technologies financières et des paiements digitaux.
Cette alliance traduit une ambition commune : transformer le secteur informel africain, estimé à 600 milliards de dollars US, en bâtissant la plus grande plateforme de commerce B2B du continent.
Opérations combinées et portée du marché
Couverture géographique et nombre de commerçants
La fusion entre MaxAB et Wasoko a donné naissance à la plus grande plateforme B2B en Afrique. Aujourd’hui, cette nouvelle entité dessert plus de 450 000 détaillants répartis sur cinq marchés clés : l’Égypte, le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda et le Maroc.
Ce regroupement stratégique marque une transition importante. Initialement, les deux entreprises opéraient dans huit pays différents. Cependant, la fusion a conduit à un recentrage sur les marchés les plus rentables, permettant de réduire les dépenses mensuelles en liquidités de 2 millions à 500 000 dollars US.
Grâce à son vaste réseau de détaillants, MaxAB‐Wasoko atteint environ 65 millions de consommateurs à travers le continent. Cette portée considérable renforce sa position de leader dans la distribution informelle B2B en Afrique.
Un exemple marquant de cette stratégie est l’acquisition de Fatura en 2025. Fondée en 2019, cette plateforme connecte plus de 626 grossistes à des détaillants dans 16 villes égyptiennes, dont cinq représentent de nouveaux marchés pour MaxAB‐Wasoko. Cette acquisition devrait générer 25 % des revenus égyptiens d’ici la fin 2025.
En consolidant ses opérations sur des marchés stratégiques, la société transforme l’accès au marché pour les détaillants informels tout en optimisant ses ressources. Pour soutenir cette expansion, l’accent est mis sur l’intégration technologique.
Plateforme technologique et outils numériques
En parallèle de son expansion géographique, MaxAB‐Wasoko renforce son avantage concurrentiel grâce à une plateforme technologique unifiée. Cette application, développée conjointement, dépasse le cadre du simple e-commerce. Elle regroupe des services de commerce électronique, de gestion de la chaîne d’approvisionnement et des solutions financières.
Le processus d’intégration, qui a duré huit mois, a consolidé 16 filiales à travers plusieurs pays. Cette initiative représente la plus importante fusion technologique jamais réalisée en Afrique.
L’efficacité de cette plateforme est tangible : les détaillants peuvent réapprovisionner leurs stocks en 24 à 48 heures après avoir passé commande.
Un autre aspect clé est l’intégration des services financiers. En Égypte, MaxAB‐Wasoko finance désormais plus de 9 % des transactions. Ces solutions fintech, destinées aux détaillants et aux entreprises logistiques, créent un écosystème financier complet qui soutient la distribution des biens de consommation.
Cette approche technologique vise à digitaliser un secteur informel africain estimé à 600 milliards de dollars US. En restructurant ces marchés traditionnellement fragmentés, MaxAB‐Wasoko redéfinit la distribution B2B sur le continent.
Cependant, cette consolidation technologique a attiré l’attention des régulateurs. En octobre 2025, la commission du COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) a ouvert une enquête pour évaluer l’impact concurrentiel de cette fusion en Afrique de l’Est et australe. Cette surveillance souligne l’importance de cette opération dans le paysage économique africain.
Effets sur le marché du retail B2B en Afrique de l’Est
Concurrence et structure du marché
La fusion redessine les contours de la concurrence dans le secteur B2B en Afrique de l’Est. Avec cette opération, on assiste à l’émergence de la plus grande plateforme e-commerce B2B du continent, un acteur qui impose de nouveaux standards en matière de technologie, d’échelle et de services.
Ce regroupement exerce une forte pression sur les plateformes B2B plus modestes et les grossistes traditionnels, qui peinent à rivaliser avec la portée géographique et les solutions technologiques avancées de cette entité. En réponse, certains pourraient envisager des partenariats, des fusions locales ou même une sortie du marché.
En outre, cette fusion établit un modèle inédit d’intégration transfrontalière pour le commerce électronique B2B en Afrique. Cela pourrait inciter de nouveaux acteurs à proposer des approches originales ou encourager d’autres regroupements pour atteindre une taille critique.
Les 12 à 24 prochains mois seront décisifs pour évaluer la réussite de cette consolidation. Le succès ou l’échec de MaxAB-Wasoko influencera directement les décisions des investisseurs et l’évolution du secteur B2B en Afrique. Cette transformation du paysage concurrentiel a également des répercussions sur les conditions de fonctionnement des petits détaillants.
Avantages pour les petits détaillants
Pour les petits commerçants, cette fusion représente une opportunité d’accéder à une chaîne d’approvisionnement plus fluide et à une offre de produits élargie via une plateforme centralisée.
L’un des changements les plus marquants réside dans l’accès au financement marchand, qui permet aux détaillants de mieux gérer leur trésorerie et d’investir dans la diversification de leurs produits. Prenons un exemple concret : un commerçant basé à Nairobi peut désormais commander des marchandises via une application et les recevoir sous 48 heures, tout en bénéficiant d’un crédit à court terme pour étoffer son stock. Ces améliorations se traduisent par une augmentation des ventes et une meilleure satisfaction client.
De plus, les outils numériques intégrés, comme le suivi des stocks et l’analyse des ventes, permettent aux petits détaillants d’optimiser leurs opérations avec une efficacité autrefois réservée aux grandes enseignes. Cette adoption accélère la digitalisation du commerce informel, offrant aux commerçants un avantage concurrentiel significatif.
Enjeux réglementaires et défis du marché
Cependant, cette fusion n’est pas sans obstacles. La commission du COMESA a ouvert une enquête officielle en octobre 2025 pour examiner les impacts de cette consolidation sur la concurrence et les consommateurs. L’objectif est de prévenir les pratiques monopolistiques et d’assurer que les petits détaillants continuent de bénéficier d’un accès équitable aux services.
Les régulateurs se penchent notamment sur les effets potentiels sur les prix et la qualité des services. Selon les conclusions, le COMESA pourrait imposer des mesures correctives telles que des cessions d’actifs ou des restrictions opérationnelles pour garantir un marché équilibré.
Cette surveillance pourrait ralentir l’expansion et l’intégration de MaxAB-Wasoko tant que les exigences réglementaires ne seront pas respectées. L’entreprise devra prouver que ses activités ne nuisent ni à la concurrence ni aux opportunités des autres acteurs du marché.
En parallèle, la nouvelle entité doit relever des défis logistiques et financiers importants. La gestion du dernier kilomètre dans des zones où les infrastructures sont insuffisantes et les fluctuations monétaires compliquent les opérations transfrontalières.
Enfin, atteindre la rentabilité reste une priorité. Pour y parvenir, des mesures de restructuration ont été prises, notamment des licenciements et des retraits de certains marchés. Ces ajustements, bien que nécessaires, influenceront les choix stratégiques à venir et redessineront le paysage concurrentiel régional.
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Stratégies de croissance et expansion géographique
Entrée sur de nouveaux marchés et acquisition de Fatura

MaxAB-Wasoko poursuit une stratégie ambitieuse d’expansion territoriale pour renforcer sa présence et explorer de nouveaux marchés. L’acquisition de Fatura en 2025 en est un exemple marquant . Grâce à cette opération, l’entreprise a étendu ses activités à cinq nouveaux marchés égyptiens et a renforcé ses capacités dans le domaine des services financiers, permettant de financer plus de 9 % des commerçants locaux .
« L’acquisition de Fatura est la concrétisation de notre ambition de devenir la plateforme incontournable pour les détaillants à travers l’Afrique », a déclaré Belal El-Megharbel, co-PDG de MaxAB-Wasoko .
Cette expansion stratégique permet à MaxAB-Wasoko de tirer parti des opportunités considérables offertes par le secteur du retail informel en Afrique.
Cibler le secteur du retail informel africain de 600 milliards de dollars
Le secteur du retail informel africain, estimé à 600 milliards de dollars américains, représente une opportunité immense pour MaxAB-Wasoko. L’entreprise a conçu un écosystème multi-vertical qui intègre des biens physiques, des produits numériques et des services financiers. Ce modèle répond aux besoins variés des petits détaillants, offrant une solution complète et adaptée .
L’objectif est de capter une part importante de ce marché en s’appuyant sur des solutions pensées pour les réalités locales. Avec 16 filiales réparties dans plusieurs pays, MaxAB-Wasoko est à l’origine de ce qui est qualifié comme « la plus grande fusion technologique du continent africain ».
Développement des paiements numériques et services financiers
En parallèle de son expansion géographique, MaxAB-Wasoko investit dans le développement de solutions de paiement numérique. Ces initiatives incluent l’offre de crédits et d’autres produits financiers intégrés, qui visent à fidéliser les clients tout en générant des revenus réguliers .
L’acquisition de Fatura a également permis de doubler les activités fintech de l’entreprise en Égypte. Les commerçants et entreprises logistiques bénéficient désormais d’une application centralisée qui facilite l’accès au financement. Cette approche améliore l’expérience utilisateur grâce à des outils d’analyse performants et encourage les commandes récurrentes.
Cependant, cette expansion des services financiers s’accompagne d’une surveillance accrue des régulateurs, notamment du COMESA, pour garantir le respect des règles de concurrence sur chaque marché.
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Conclusion : Un tournant pour le retail B2B en Afrique
La fusion entre MaxAB et Wasoko marque un véritable tournant pour le secteur du retail B2B en Afrique de l’Est, donnant naissance au premier acteur panafricain de cette envergure. Ensemble, ils desservent désormais 450 000 détaillants et touchent 65 millions de consommateurs, une avancée significative dans un marché en pleine mutation.
Ce rapprochement intervient dans un contexte de ralentissement des levées de fonds, avec une baisse de 54 % au premier semestre 2023, reflétant une consolidation du secteur technologique africain. Avec plus de 4 000 employés et un marché ciblé estimé à 600 milliards de dollars américains, cette nouvelle entité se positionne comme un acteur clé de la digitalisation et de l’inclusion financière.
Pour les petits commerçants d’Afrique de l’Est, cette fusion est synonyme d’opportunités inédites. Grâce à des outils numériques intégrés, des délais de réapprovisionnement raccourcis à 24–48 heures et un accès simplifié au financement, leur quotidien évolue profondément. Ces avancées s’appuient sur une plateforme technologique unifiée, résultat de la synergie entre les deux entreprises. Cependant, cette transformation s’accompagne aussi de défis réglementaires, comme en témoigne l’enquête formelle menée par le COMESA.
Ce rapprochement entre MaxAB et Wasoko illustre une étape majeure dans la maturité de l’écosystème technologique africain. Il met en lumière la capacité des entreprises locales à proposer des solutions adaptées aux réalités du continent, tout en atteignant une échelle significative. Avec cette fusion, le retail B2B se redessine autour de plateformes intégrées combinant commerce électronique, logistique et services financiers, promettant des impacts qui dépasseront largement les frontières de l’Afrique de l’Est.
FAQs
Quels bénéfices la fusion entre MaxAB et Wasoko apporte-t-elle aux petits détaillants en Afrique de l’Est ?
La fusion entre MaxAB et Wasoko pourrait apporter des avantages considérables aux petits détaillants d’Afrique de l’Est. D’abord, elle offrirait un accès élargi à une variété de produits grâce à la mise en commun des réseaux de distribution des deux entreprises. Cela rendrait l’approvisionnement plus simple et garantirait une meilleure disponibilité des stocks pour les commerçants locaux.
En parallèle, les synergies issues de cette union pourraient générer des économies d’échelle, permettant ainsi de proposer des prix plus compétitifs aux détaillants. Enfin, en combinant leurs technologies et outils numériques, MaxAB et Wasoko pourraient simplifier les processus de commande et de gestion, rendant les opérations des petits commerçants à la fois plus fluides et plus rentables.
Quel impact la fusion entre MaxAB et Wasoko pourrait-elle avoir sur le secteur du retail B2B en Afrique de l’Est ?
L’union entre MaxAB et Wasoko pourrait bien redessiner les contours du secteur du retail B2B en Afrique de l’Est. En mettant en commun leurs ressources, ces deux acteurs majeurs pourraient non seulement consolider leur position sur le marché, mais également améliorer leurs infrastructures logistiques. Cela leur permettrait de proposer des services encore plus attractifs et compétitifs aux détaillants locaux.
Un tel rapprochement ne manquera pas de secouer la concurrence. D’autres entreprises du secteur pourraient être poussées à innover et à ajuster leurs stratégies pour ne pas perdre de terrain. Mais tout dépendra de la manière dont cette fusion sera orchestrée et des réactions qu’elle suscitera parmi les autres acteurs du marché.
Quels obstacles réglementaires MaxAB et Wasoko doivent-elles surmonter pour réussir leur expansion en Afrique de l’Est ?
La fusion entre MaxAB et Wasoko pourrait entraîner des défis réglementaires, étant donné les particularités des marchés locaux en Afrique de l’Est. Parmi ces défis, on trouve des exigences de conformité aux lois commerciales spécifiques à chaque pays, des systèmes fiscaux variés, ainsi que des restrictions potentielles sur les investissements étrangers.
Pour réussir leur expansion, il sera crucial d’établir un dialogue constructif avec les autorités locales, de maîtriser les cadres juridiques propres à chaque région et d’adopter une stratégie alignée sur les réalités du marché. Ces efforts permettront à MaxAB et Wasoko de naviguer dans un paysage réglementaire complexe tout en contribuant à la modernisation du secteur retail B2B dans la région.
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