Le Botswana, premier producteur africain de diamants, accélère ses efforts pour diversifier son économie avec l’introduction d’un nouveau programme de citoyenneté par investissement (CBI), dévoilé en septembre 2025.
Introduction
Cette initiative intervient alors que le pays est confronté à une contraction économique qui s’aggrave, exacerbée par un ralentissement mondial du marché des diamants.
Les difficultés économiques du pays se reflètent dans les chiffres récents : le PIB du Botswana s’est contracté de 3 % en 2024, et le ralentissement s’est aggravé en 2025. L’économie a connu une contraction spectaculaire de 5,3 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2025, soit la plus forte baisse depuis le deuxième trimestre 2020.
La cause profonde de ces tensions économiques réside dans le secteur diamantaire du pays, qui a connu un ralentissement important. Les ventes de diamants bruts ont chuté de plus de 40 % au cours du premier semestre 2025.
Le 25 septembre 2025, l’Okavango Diamond Company (ODC), une entité publique, a pris la décision inhabituelle de retirer une vente aux enchères d’un million de carats plutôt que d’accepter des offres nettement inférieures, ce qui témoigne de la gravité de la crise. Les diamants représentant environ un tiers des recettes publiques du Botswana, le déclin de ce secteur exerce une pression considérable sur l’économie.
Les défis auxquels est confrontée l’industrie diamantaire sont aggravés par des problèmes mondiaux plus larges, tels que la forte inflation, le ralentissement du marché immobilier chinois et la présence croissante des diamants synthétiques, qui ont conquis une part importante du marché des bagues de fiançailles, érodant encore davantage la demande de diamants naturels.
En réponse, le gouvernement du Botswana lance son programme d’investissement à impact social, qui s’inscrit dans une stratégie plus large visant à relancer l’économie et à attirer de nouvelles sources de revenus.
Prévu pour débuter début 2026, le programme de citoyenneté par investissement (CBI) exigera une contribution initiale comprise entre 75 000 et 90 000 dollars américains, ce qui en fera l’un des programmes les plus abordables de ce type au monde.
Le gouvernement espère que ce programme attirera les investissements étrangers dans des secteurs clés tels que le tourisme de luxe, les énergies renouvelables, les services financiers, le logement et l’exploitation minière au-delà des diamants.
Pour aider à structurer le programme, le Botswana a fait appel à Arton Capital, un cabinet spécialisé dans la migration à des fins commerciales, qui aidera à finaliser le processus de candidature et les critères d’éligibilité du programme CBI.
Bien que tous les détails ne soient pas encore connus, le programme encouragera les investissements dans des secteurs essentiels à la diversification de l’économie nationale, qui repose traditionnellement sur l’industrie diamantaire.
La décision du gouvernement de diversifier l’économie est urgente. Fitch Solutions a récemment abaissé la note de crédit du Botswana à « BBB » avec une perspective négative, tandis que le déficit budgétaire pour l’année 2024/2025 devrait atteindre le chiffre stupéfiant de 9,2 % du PIB. En outre, les secteurs agricoles d’exportation du pays, notamment l’élevage et la viande bovine congelée, ont également été durement touchés.
Une épidémie de fièvre aphteuse au début de l’année 2025 a provoqué d’importantes perturbations, mettant encore plus à mal les exportations du Botswana et entraînant des restrictions aux frontières.
Pour remédier à ces problèmes et assurer un avenir financier plus stable, le gouvernement s’est également attaché à renforcer sa situation financière en lançant un fonds souverain en septembre 2025.
Conclusion
Associé au programme CBI, cela représente une stratégie multiforme visant à injecter des liquidités indispensables, à développer les possibilités d’emploi et à réduire la forte dépendance du pays à l’égard des diamants.


