Les clients des services de VTC au Kenya devraient bientôt payer des tarifs plus élevés, car Uber et Bolt sont susceptibles de se conformer aux nouvelles réglementations gouvernementales en matière de tarification et de paiement.
Cette mesure fait suite à une directive du ministère kenyan des Routes et des Transports après que le syndicat des travailleurs des transports du Kenya (TAWU) ait menacé d’intenter une action en justice contre ces entreprises, les accusant de « pratiques de travail abusives et déloyales ».
De plus, les chauffeurs de taxi de tout le pays ont organisé une manifestation début novembre 2025, cessant le travail pour réclamer de meilleures conditions de travail.
Le conflit entre les applications de VTC et leurs chauffeurs perdure. Les chauffeurs affirment depuis longtemps que les tarifs actuels ne sont pas viables et qu’il leur est difficile de couvrir leurs dépenses de base telles que les factures, l’entretien des véhicules et les frais de carburant.
Justus Mutua, porte-parole de l’Amalgamation of Digital Taxis Associations in Kenya (Association des associations de taxis numériques au Kenya), a souligné que cette suppression des tarifs a entraîné « une baisse des revenus, une surcharge de travail, des défauts de paiement et une augmentation des saisies de véhicules ».
En réponse à ces préoccupations, le gouvernement kenyan s’est rangé du côté des chauffeurs. Le ministère des Transports a demandé aux propriétaires d’applications d’adopter immédiatement les directives tarifaires suggérées par l’Automobile Association of Kenya (AAK), à compter de 2023.
En vertu de la nouvelle directive, les tarifs au kilomètre augmenteront considérablement, avec une hausse d’environ 50 % :
- Pour les petits moteurs (jusqu’à 1050 cm3), le prix au kilomètre passera d’environ 22 shillings (0,17 dollar américain) à 33,1 shillings (0,25 dollar américain).
- Pour les moteurs de taille moyenne (entre 1051 cm3 et 1300 cm3), le prix au kilomètre passera de 26 shillings (0,20 dollar américain) à 36,8 shillings (0,28 dollar américain).
Paul King’ori, directeur des transports routiers et ferroviaires, représentant le secrétaire d’État kenyan aux Transports Davis Chirchir, a expliqué que les propriétaires d’applications devaient se conformer aux nouveaux tarifs de l’AAK. Il a également indiqué que le gouvernement avait fait appel à la Banque mondiale pour l’aider à élaborer une politique nationale de tarification des taxis, visant à améliorer durablement le secteur.
King’ori a également souligné que les propriétaires d’applications de taxi numériques sont tenus de répondre dans un délai de sept jours, en détaillant les mesures prises pour répondre à ces préoccupations. Ce délai est accordé aux entreprises en raison de leurs activités mondiales, qui nécessitent une large consultation.
Bien que Yahya Ahmed, responsable des licences à l’Autorité nationale des transports et de la sécurité (NTSA), ait confirmé que l’avis de 2023 avait été envoyé aux propriétaires d’applications de VTC, la politique n’avait pas été appliquée en raison de l’absence d’un cadre réglementaire unifié.
Les chauffeurs sont catégoriques : les entreprises doivent se conformer à la nouvelle tarification dans le délai imparti de sept jours, sinon ils poursuivront leurs protestations.
Les passagers, cependant, s’inquiètent des hausses de prix qui pourraient résulter de cette directive, en particulier dans un contexte d’inflation croissante, de fiscalité élevée et de chômage au Kenya.
Bien que la nouvelle tarification devrait améliorer les relations entre les chauffeurs et les passagers, certains chauffeurs pourraient en subir les conséquences négatives, car les passagers pourraient opter pour des alternatives moins coûteuses, comme les motos ou les bus.


