Le gouvernement kényan a annoncé son intention de réduire sa participation dans Safaricom, le plus grand opérateur de télécommunications du pays et un pilier essentiel de son économie numérique.
Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à lever 149 milliards de shillings kényans (1,16 milliard de dollars) au cours de l’exercice 2025/26 par la vente de participations dans diverses entreprises publiques.
La pression de la dette pousse au désinvestissement
Cette décision intervient alors que les coûts du service de la dette augmentent et réduisent de plus en plus la marge de manœuvre budgétaire du Kenya.
De juillet 2023 à février 2024, le Kenya a payé environ 5,5 milliards de dollars (722 milliards de KES) en intérêts, soit plus de la moitié de ses recettes fiscales totales au cours de la même période.
Les projections indiquent que les paiements d’intérêts pourraient dépasser 7,7 milliards de dollars (1 000 milliards de KES) d’ici la fin de l’année 2025, obligeant le gouvernement à explorer de nouvelles sources de revenus.
Safaricom : un atout lucratif
Safaricom reste un actif très attractif, en grande partie grâce au succès durable de sa plateforme d’argent mobile, M-PESA. La société a enregistré une hausse de 11 % de son bénéfice net en 2024, atteignant 540 millions de dollars (69,8 milliards KES), grâce à de bonnes performances en Éthiopie.
Le gouvernement a perçu un dividende de 16,8 milliards KES (130,5 millions de dollars) au titre de sa participation existante.
Implications pour le paysage technologique et télécom du Kenya
La réduction de la participation du gouvernement dans Safaricom pourrait catalyser plusieurs changements sectoriels :
- Stimulation de l’investissement privé : Une part plus faible de l’actionnariat public peut attirer davantage de capitaux privés, ce qui pourrait favoriser l’innovation, l’efficacité opérationnelle et la compétitivité au sein de Safaricom.
- Dynamique réglementaire : Une présence réduite du gouvernement pourrait entraîner des changements dans la surveillance et l’influence réglementaires, ce qui aurait un impact sur les collaborations de Safaricom et sur le comportement du marché.
- Confiance du marché : Le désinvestissement témoigne de la confiance dans les marchés de capitaux kenyans et dans les réformes des entreprises publiques, encourageant ainsi une plus grande participation des investisseurs à l’économie numérique du pays.
Perspectives d’avenir
Alors que le Kenya continue de se positionner comme un pôle régional d’innovation numérique, l’évolution de la structure de l’actionnariat de Safaricom sera suivie de près par les investisseurs, les régulateurs et les acteurs du secteur.
La décision du gouvernement de monétiser les actifs pour gérer la dette présente à la fois des défis et des opportunités pour le secteur des télécommunications et l’écosystème technologique au sens large.


