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L’IA et l’avenir des relations publiques en Afrique : Promesses et pièges

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Un rapport du 2022-2023 Africa PR and Communications report révèle que la plupart des professionnels africains des relations publiques considèrent l’intelligence artificielle comme la technologie qui transformera leur travail au cours de la prochaine décennie. L’IA contribue déjà à la surveillance des médias, à l’analyse des sentiments et à la détection des fausses nouvelles.

Mais quel est l’impact exact de l’IA sur le secteur des relations publiques en Afrique à l’heure actuelle ? Et quel rôle jouera-t-elle à l’avenir ? TechCabal a demandé leur avis à des professionnels de tout le continent.

Au sein du cabinet de conseil panafricain Allison+Partners, le consultant David Idagu utilise des outils d’IA pour des tâches essentielles telles que les relations avec les médias et la gestion de crise. Pour Idagu, les moteurs d’IA tels que ChatGPT augmentent l’efficacité en automatisant les tâches routinières. Cela permet de consacrer plus de temps à la réflexion stratégique de haut niveau pour laquelle les clients paient vraiment.

Toutefois, il note que l’IA nécessite toujours une révision et une supervision humaines approfondies pour répondre aux objectifs. “Peu importe ce que vous obtenez de ces outils, vous devez l’adapter à votre narration. Il y a encore beaucoup de travail humain à faire”, souligne M. Idagu.

Initialement sceptique, Victoria Crandall, PDG de l’agence de relations publiques nigériane NoFilterPR, apprécie aujourd’hui les avantages potentiels de l’IA. La collaboration avec des pairs internationaux a révélé comment l’IA peut rationaliser les processus et améliorer la productivité.

Toutefois, Victoria Crandall estime que les compétences fondamentales en matière de relations publiques, telles que les relations avec les médias, restent exclusivement humaines. “Maîtriser les activités d’un client, savoir quels articles conviennent à chaque publication – je ne vois pas comment l’IA peut remplacer l’établissement de relations.

Au sein de l’agence KGL FWD, basée au Rwanda, la fondatrice Autumn Marie a testé ChatGPT et Brandwatch pour la rédaction et le suivi. Elle préconise une meilleure formation à l’IA pour les professionnels des relations publiques afin de maximiser les opportunités et de minimiser les craintes.

Autumn Marie prévoit des outils de traduction IA utilisant des données africaines pour permettre des communications à la fois pan-continentales et hyperlocales. “À mesure que nous construisons nos propres outils avec des données culturellement pertinentes, nous pouvons traduire avec précision dans davantage de langues africaines.”

L’agence de réputation Magna Carta de Johannesburg utilise l’IA pour la surveillance, les bases de données et la simulation de crise. Mary Gearing, directrice générale adjointe, estime que l’IA peut permettre aux professionnels de se concentrer sur la stratégie, la créativité et l’exécution.

Bien que l’IA ne puisse jamais reproduire l’intelligence émotionnelle humaine pour les relations et la confiance, Mary Gearing la considère comme un générateur d’idées. “L’IA peut stimuler la créativité et la pensée critique, ce qui permet de mener des campagnes plus captivantes et plus ciblées.

Ces points de vue d’initiés mettent en évidence les avantages actuels de l’IA, comme l’augmentation de la productivité grâce à l’automatisation des tâches répétitives. Mais tous s’accordent à dire que les compétences humaines restent essentielles pour la supervision stratégique, les relations et la créativité.

Plutôt que de remplacer les professionnels, l’adoption prudente de l’IA pourrait renforcer les capacités humaines. Avec une formation et un développement adéquats, les praticiens peuvent être habilités à utiliser l’IA comme un outil, et non comme une menace.

Mais pour que l’Afrique puisse réellement tirer parti de l’IA, il est essentiel de développer des outils et des données au niveau local, selon des experts tels qu’Autumn Marie. Ce n’est qu’à cette condition que l’IA pourra être utilisée efficacement pour répondre aux besoins et aux opportunités propres au continent.

Le message est clair : si l’IA va sans aucun doute perturber les relations publiques africaines, le jugement humain, les relations et la créativité resteront au cœur de la réussite. Si elle est exploitée de manière éthique, l’IA peut renforcer les capacités des professionnels des relations publiques et contribuer à façonner l’avenir du secteur.

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