Le régulateur des télécommunications du Zimbabwe, l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications du Zimbabwe (POTRAZ), plaide pour une nouvelle loi qui obligerait l’enregistrement de chaque téléphone mobile dans le pays – et pas seulement des cartes SIM.
L’objectif est de rassembler et de stocker l’identifiant unique de chaque appareil, le numéro IMEI, dans une base de données nationale.
Le but déclaré ? Lutter contre la cybercriminalité, améliorer la sécurité des transactions mobiles et prévenir la réutilisation des téléphones volés.
Contexte politique et préoccupations
Ce type de système existe déjà dans des pays comme l’Afrique du Sud et le Kenya, donc à première vue, il ne semble pas controversé. Cependant, l’environnement politique du Zimbabwe jette un jour différent sur la proposition.
Beaucoup pensent qu’il ne s’agit pas seulement de lutter contre la criminalité – cela pourrait être une question de contrôle accru. Il existe une histoire documentée de surveillance au Zimbabwe.
Il n’y a pas longtemps, une diffusion à la télévision d’État a montré une réunion du ZANU-PF où des responsables du parti auraient affirmé qu’ils avaient la capacité de lire les messages WhatsApp.
Qu’il soit techniquement exact ou non, l’implication était claire : « Nous vous surveillons. » Pour beaucoup, cette dernière initiative d’enregistrement des appareils semble être une autre étape dans cette même direction.
Impact sur la vie privée et méfiance publique
Certains citoyens se souviennent des périodes électorales passées lorsque des rumeurs circulaient selon lesquelles les données biométriques des électeurs pourraient être utilisées pour suivre comment les individus avaient voté.
Bien que ces affirmations aient été fausses, elles ont été suffisamment efficaces pour instiller la peur et encourager la loyauté envers le parti au pouvoir. Maintenant, des inquiétudes grandissantes surgissent face à cette proposition de système d’enregistrement qui pourrait servir une fonction similaire.
Même si l’on suppose une bonne foi de la part du gouvernement, la justification reste discutable. Les fournisseurs de réseaux mobiles collectent déjà les numéros IMEI lors de l’enregistrement des cartes SIM et des achats d’appareils.
Conclusion
Alors, pourquoi y aurait-il besoin de créer une base de données complètement séparée ? Cela semble inutile – à moins qu’il n’y ait une autre raison non divulguée derrière cela.
En fin de compte, de nombreux Zimbabwéens interprètent cette initiative comme étant davantage axée sur la surveillance que sur la sécurité publique. Dans un contexte de frustration croissante du public envers le gouvernement, des propositions comme celle-ci ne font qu’approfondir la méfiance existante.
Que la loi soit adoptée ou non, elle a déjà suscité un débat intense autour de la vie privée, du contrôle gouvernemental et de l’avenir de la liberté numérique au Zimbabwe.